Galerie

Avec la pellicule, on entre dans un rythme particulier : elle nous oblige à nous arrêter, à écouter l'instant et à faire confiance à la lumière. On photographie lentement, car on sait qu'on ne dispose que de quelques images. Et cette limitation est source de valeur. Ensuite, il y a l'attente du développement de la pellicule, comme l'attente d'une lettre du passé : chaque image recèle un secret, et ce n'est que plus tard que l'on découvre ce que l'objectif a capturé. La photographie numérique, quant à elle, est le souffle du présent. Elle permet de capturer la vie dans sa vitesse, son mouvement et son imprévisibilité. On voit le résultat immédiatement, en jouant avec la lumière et la perspective sans crainte de se tromper. C'est la liberté d'essayer, de repousser les limites et de partager ce que l'on a vu immédiatement. Et bien que ces deux voies soient si différentes, elles enseignent une chose : la photographie n'est pas une question de technique, mais de ressenti. La photographie argentique donne de la profondeur, la photographie numérique de la légèreté. Et dans ce contraste, il faut trouver son équilibre.